mercredi 28 avril 2010

Viande annuelle

Voilà, notre commande viande est rentrée. Encore une fois nous avons pris un demi boeuf et un demi porc avec les Viandes Rheintal.

Nous avons donc 63lbs de porc et 196lbs de boeuf biologique pour 1580$ Il s'agit d'animaux engraissés en paturage, ce qui en fait un choix écologique. D'ailleurs je vous mets un texte que j'ai écris il y a un an, vous verrez un peu ma démarche de carnivore.

La consommation de viande a souvent mauvaise presse dans les cercles écologiques et adepte d’une alimentation saine. On entend souvent les affirmations suivantes: consommer de la viande favorise l’effet de serre, les mangeurs de viandes contribuent à la déforestation et à l’érosion des sols ainsi qu’à la faim dans le monde. Ces affirmations font souvent suites à des études réalisées en tenant compte des élevages industriels, autrement dit la viande qu’on retrouve en supermarché. La réalité est souvent plus nuancée.

Les animaux dégagent beaucoup de méthane donc en consommer contribue au réchauffement de la planète. Le problème n’est pas les animaux, mais la façon dont sont élevés ceux-ci. Les grandes industries alimentaires concentrent plusieurs têtes de bétails dans un petit espace. Le fumier de ces bestiaux n’est pas traité ni utilisé comme amendement au sol. Il est plutôt emmagasiné dans des lagons à ciel ouvert qui contamine les sols et les eaux environnantes, sans parlé de l’odeur. Garder les bêtes en pâturage permanant pourrait non seulement éliminer cette pollution, mais cela améliorait la séquestration du carbone au sol, diminuant l’effet de serre du même coup. Un bon pâturage est un des meilleurs écosystèmes pour la vie sauvage. Seule la forêt peut surpasser le pâturage à ce chapitre. Il est donc possible de manger de la viande sans contribuer à la pollution atmosphérique en choisissant un éleveur respectueux de l’environnement et de ses bêtes. Celles-ci seront nourrit uniquement ou majoritairement d’herbe et laissées dans des pâtures bien gérées.

Les consommateurs de viande contribuent à l’appauvrissement des sols. Encore une fois, en sortant des sentiers battus, il est possible de s’alimenter en protéine animal tout en protégeant nos sols. Certains animaux sont adaptés à une nourriture diversifiée et n’ont pas besoin d’un grand apport de grains. Ils peuvent donc trouver leur place dans de petit élevage ou la ferme familiale et ne contribuent pas aux grandes monocultures de grains. Par exemple, le cochon trouvera à manger dans les sous bois et les forêts ainsi que les restes de cuisine. Les moutons pourront être gardés dans les vergers ou ils diminueront, voir élimineront, la nécessité des herbicides. Il s’agit d’une utilisation maximale de l’espace puisque l’humain pourra profiter autant des fruits du verger que de la laine/viande des moutons.

Le bétail étant nourrit au grain, en consommer contribue à la faim dans le monde. Compte tenu que la surface disponible par habitant est d’environs 5 acres par humain et que de cette surface seul 1,25 acres est propre à la culture. Il est donc parfaitement possible d’élever des animaux sur la surface restante. Ceci permet de diversifier l’apport alimentaire et d’augmenter le nombre de calories disponibles par habitants. Il est possible de trouver des espèces animales pour quasi tous les terrains. Les chèvres, par exemple, seront heureuses en milieu escarpées. De plus, certaines terres ne doivent tout simplement pas être cultivées. C’est le cas des steppes, et plus près de nous, des grandes prairies. Lorsque ces terres sont labourés elles perdent rapidement leur humus, car trop exposé aux vents. Il s’en suit un phénomène de dust bowl. Il s’agit de région qui aurait avantage à garder des ruminants afin de protéger les sols, plutôt que de produire des monocultures de céréales avec tous les problèmes que cela engendre. Il faudrait revenir aux races héritages qui ont évolué de concert avec l’humain et sont adaptées à leur environnement et ne pas chercher le rendement à tout prix.

S’il est parfaitement possible de consommer de la viande de façon respectueuse et responsable il ne faut pas se leurrer en pensant pouvoir maintenir la quantité actuelle. Selon une étude faite à Cornell il y a quelques années démontrait que pour assurer une indépendance alimentaire à l’état de NY la consommation de produit animalier par jour par personne devrait être de 2 oz, ce qui est très peu selon nos standards. La diversification des sources est aussi très importante. La consommation d’œuf et de lait pose des enjeux particuliers qui dépassent l’objet de ce texte. Certain milieu sont plus favorable à un type de produit animalier et l’humain devrait adapter son alimentation à son milieu plutôt que modifier son environnement à tout prix afin de satisfaire ses envies.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire